terça-feira, 25 de agosto de 2009

Marina Silva ou les ambitions présidentielles d'une enfant de l'Amazonie

Marina Silva ou les ambitions présidentielles d'une enfant de l'Amazonie

Après trente années de lutte au nom du Parti des travailleurs, en défense de l´environnement et de l´Amazonie où elle est née, Marina Silva ne baisse pas les bras

Annie Gasnier

Au nom de l'environnement, qu'elle défend avec ferveur depuis des années, l'ancienne ministre du président Lula a quitté le Parti des travailleurs au pouvoir. Elle espère être plus écoutée du Parti vert, où elle devrait entrer prochainement.Après trente années de lutte au nom du Parti des travailleurs, en défense de l´environnement et de l´Amazonie où elle est née, Marina Silva ne baisse pas les bras. Mais cette forte femme au physique fragile, respectée dans le monde entier pour son combat titanesque, vient de quitter le Parti des travailleurs (PT), « sa maison politique », pour une nouvelle aventure. Vraisemblablement au sein du petit Parti vert (PV), ce qui devrait être officialisé à la fin du mois d´août, pour devenir candidate à l´élection présidentielle d´octobre 2010.Dans sa lettre adressée au président du Parti des travailleurs, Marina Silva reste élégante et ne verse pas dans l´amertume. La sénatrice explique s'être sentie à l´étroit dans un parti au pouvoir où elle ne trouvait plus « les conditions politiques pour placer l´environnement au cœur des politiques publiques du gouvernement ». Marina Silva défend que « l´environnement ne devrait plus être un sujet périphérique, mais transversal », en concédant que ce n´est facile pour aucun gouvernement.Ministre, elle « avale des couleuvres »Pour avoir été, durant cinq ans et demi, la ministre de l´Environnement du Brésil, elle sait de quoi elle parle. En tant que fondatrice du PT en Amazonie, compagne de lutte du militant assassiné Chico Mendes, et amie du président Luiz Inacio Lula da Silva, sa nomination en 2003 avait parue naturelle. Ce choix semblait aussi envoyer un message à la communauté internationale, le PT proche des écologistes, défendant une nouvelle vision dans ce domaine.Mais le bilan de sa gestion a révélé les difficultés d´élever l´environnement au rang de priorité. La ministre dut « avaler beaucoup de couleuvres » aux dires des militants verts, comme la légalisation des OGM (Organismes génétiquement modifiés) et l'instauration de grands chantiers, routes et barrages hydroélectriques, en pleine forêt tropicale.Son aura n'en a pourtant pas souffert, et du Sénat, elle poursuit sa lutte, s'insurgeant récemment contre une loi dite « MP 458 » qui a légalisé, et donc privatisé, des millions d´hectares de terres publiques en Amazonie. Dans le premier sondage où elle apparaît, Marina Silva est seulement créditée de 3% des intentions de votes, mais tous les observateurs s'accordent à dire qu'elle va vite progresser. Et dans les allées du pouvoir, elle provoque déjà des craintes pour celle qui est la dauphine de Lula, Dilma Rousseff.Radicalement différentesTout oppose ces deux femmes à la longue expérience politique, et quand elles étaient ministres ensemble, elles défendaient des positions radicalement différentes. « Marina » était même présentée (et raillée par Lula) comme celle qui gênait l´ouverture des grands chantiers du Plan d´accélération de la croissance, dirigée par « Dilma », signant trop lentement les autorisations de conformité aux lois de l´environnement.Marina Silva risque de voler des voix à la probable candidate de Lula car elle est plus connue, plus populaire, plus sympathique que Dilma Rousseff. Et puis, elle a une histoire personnelle, digne de celle du président syndicaliste ouvrier.Née dans une plantation de caoutchouc, alphabétisée à l´adolescence, préparée au couvent avant de se convertir au militantisme écologique et politique, elle est entrée sur la scène politique nationale au Sénat, où elle est réélue depuis 15 ans.Le chemin qui s´ouvre devant Marina Silva ne manque pas d´embûches : le Parti vert compte peu d´élus mais d´illustres membres, comme le chanteur et ex-ministre de la Culture, Gilberto Gil, et il intègre la coalition gouvernementale, où son discours écologique apparaît peu.Cependant, la présence de Marina Silva est qualifiée « d´oxygénation » pour la campagne présidentielle à venir. Adversaire ou pas, elle va forcer les candidats pressentis : le gouverneur social démocrate José Serra, et la ministre Dilma Rousseff, à mettre du vert dans leur discours.

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